Production/oeuvre
Ainsi, des bourses de recherche et création invitent des artistes à créer au contact des trois paysages qui constituent les lieux d'expérimentation de cette chaire.
Bourse de recherche alumni 2024
Juliette Rigou
Qui est-elle ?
Juliette Rigou est alumni de l'Atelier de Sèvres, diplômée du Bachelor Arts et images. Elle travaille sur les enjeux sociaux et écologiques des déplacements et a choisi, pour cette résidence, de s'intéresser à deux types de déplacements : ceux lié aux changements climatiques et ceux liés à la restriction du droit à l'avortement.Intention artistique
"Quand je me suis vue attribuer une résidence à Marfa, Texas, j'ai su très vite que je voulais travailler sur l'interdiction des droits à l'avortement au Texas, car je me préoccupe beaucoup du féminisme et de l'égalité des sexe, mais aussi car la temporalité de cette résidence coincidait avec les élections présidentielles aux Etats-Unis et la montée de l'extrême droite en Europe. [...]
Mon installation s'intéresse au voyage que les femmes doivent faire pour pouvoir avorter or de l'état du Texas, au Nouveau Mexique. La route démarre à Marfa et fini devant une clinique qui pratique l'IVG Las Cruces, qui veut aussi dire "à la croisée des chemins" ou "à la traversée", evoquant la travversée d'un état pour pouvoir avorter. La focalisation sur cet itinéraire me permet de prendre part au dispositif et d'adopter une posture incarnée. De plus, le désert évoque pour moi un espace de vulnérabilité : les températures, l'accès à l'eau, la difficulté de se cacher...
Cela me rappelle également les personnes qui se risquent à franchir la frontière mexicaine, ce qui implique également un système de surveillance. Dans les deux cas, immigration et avortement, les autorités compliquent l'accès, sachant que cela n'empêche rien, mais menace et tue. Ce qui m'intéresse, c'est la dimension incarnée du dispositif : le voyage, le temps, le sentiment d'être traqué, le silence..."
Eugénie Zély
Qui est-elle ?
Elle a créé et dirige la revue littéraire C’est les vacances publiée également chez Burn Aout. Elle développe un travail plastique multimédia en relation directe avec son travail littéraire. Elle travaille actuellement à une série de films d’amour et à une saga littéraire en 4 tomes : de La vie que je mène et que je déteste à Régler ses comptes, en rendre. L’ensemble de son travail prend en charge la question de la performance de la vérité.
Elle est née en 1993 et vit toujours dans la zone rurale dans laquelle elle a grandi.
Intention artistique
Who Am I ? What Happened ? Court-métrage de 19 min
Deux filles dans un désert du monde occidental. Une tue l’autre, une aime l’autre.Ce film est une traversée : du désert, du deuil, de la littérature américaine prolétaire (incarnée par la figure de Dorothy Allison), d’un présent : celui del’automne 2024, ce film est l’exploration de ce que Varda a appelé au détour d’un agacement pendant une interview « un cinéma-souvenir »
Clément Laigle
Qui est-il ?
Clément Laigle, artiste résidant en France, a suivi sa formation à l'École supérieure des beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire, à l'École des beaux-arts de Valenciennes, ainsi qu'à la HEAD à Genève.
Ses œuvres ont été exposées dans de nombreux lieux en France, tels que le Salon de Montrouge, la galerie Florence Loewy à Paris, La Tôlerie à Clermont-Ferrand, le Centre d’art de la Villa du Parc à Annemasse ou encore le Centre d’art contemporain de la chapelle Jeanne d’Arc à Thouars. À l'international, ses expositions incluent le Centre d’art contemporain de Genève, Art en l’Île à Genève, Circa à Montréal, Bolzano et la Russian Club Gallery à Londres.
Après une production essentiellement en trois dimensions avec des préoccupations liées à l’architecture, Clément Laigle se consacre depuis six ans exclusivement au dessin et à la peinture, explorant notre relation à l’espace et au paysage.
Intention artistique
"Le contexte de recherche est à la fois très proche et très éloigné de ce qui fait mon quotidien. Proche, car l’environnement naturel est omniprésent et que les questions politiques et économiques sont des marqueurs de celui-ci. Éloigné, car la géographie et le climat n’ont rien de commun avec les nôtres, que les questions politiques liées notamment à la présence d’une frontière n’ont rien à voir avec les contextes que je trouve ici dans les Mauges. Aussi, je souhaite décentrer et d’élargir les sujets de ma pratique, tout en conservant son protocole (ou postulat) de départ (c’est à peu près ce qui s'est passé, c’est toujours en cours d’analyse...).J'ai depuis en tête une sorte de mantra qui équivaut à peu près à beauté + catastrophe = sublime
C’est ce qui me reste de mon séjour, beaucoup de beauté et beaucoup de catastrophe à venir, la fracturation des puits de pétrole, l’appropriation du paysage, une liberté canalisé (routes, parc nationaux, etc)."
